Un nouveau rapport de Statistique Canada reflète la réalité alarmante des abus pédosexuels
Pour diffusion immédiate
Winnipeg (Manitoba) : Le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) attire l’attention sur les données alarmantes dévoilées lundi par Statistique Canada (StatCan) dans un rapport intitulé Statistiques sur les crimes déclarés par la police au Canada, 2016. Ces données illustrent l’ampleur du problème des abus pédosexuels au Canada. StatCan rapporte que les infractions sexuelles contre des enfants (contacts sexuels, entente ou arrangement avec quiconque pour perpétrer une infraction d’ordre sexuel à l’égard d’un enfant, etc.) ont augmenté de 30 % de 2015 à 2016. Le rapport fait également état d’une augmentation de 41 % des infractions liées à la pornographie juvénile par rapport à l’année précédente, et de 233 % par rapport à 2006.
Dans les deux cas, ces hausses annuelles sont liées à des facteurs externes. Le rapport explique par exemple que l’augmentation des infractions sexuelles contre des enfants est attribuable en partie aux effets que l’entrée en vigueur de la loi C-26, Loi sur le renforcement des peines pour les prédateurs d’enfants, en juillet 2015, a pu avoir sur la classification des données. Mais même si l’on tient compte de ces facteurs, la triste réalité, c’est que le CCPE, par l’entremise de Cyberaide.ca, reçoit plus de 4 000 signalements par mois venant de Canadiens concernant des cas d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants sur Internet. Ces signalements concernent toutes sortes d’infractions sexuelles commises contre des enfants sur Internet.
Plus de 90 % des signalements transmis à Cyberaide.ca sont soumis dans la catégorie « pornographie juvénile »1. La pornographie juvénile n’est pas un crime sans victimes; ces images constituent plutôt des preuves d’exploitation sexuelle ou d’abus à l’endroit des victimes les plus vulnérables. En 2016, Cyberaide.ca a dévoilé une étude basée sur une analyse de plus de 43 000 images et vidéos uniques classées pornographie juvénile. Près de 80 % de ces images montraient de très jeunes enfants prépubères âgés de moins de 12 ans, dont la majorité avaient moins de 8 ans. Dans presque 7 % des cas, il s’agissait de bébés ou de tout-petits. Le plus troublant, c’est la gravité des abus que l’on y voit : 50 % de l’ensemble des images montrent des activités sexuelles explicites, et presque 70 % des images semblent avoir été prises dans une résidence privée.
Ces chiffres sont horribles et inconcevables. Mais plus que jamais, l’opinion publique doit reconnaître qu’il faut redoubler d’efforts pour lutter contre ce fléau. Les Canadiens doivent savoir que ces crimes horribles sont commis contre des enfants et que notre pays doit renforcer sa détermination et investir les ressources nécessaires pour combattre l’exploitation et les abus sexuels d’enfants.
1. Le terme pornographie juvénile est le terme utilisé dans le Code criminel du Canada. Le terme « abus pédosexuels » décrit plus exactement les agressions commises contre des enfants et s’avère plus exact pour caractériser les images et les vidéos qui montrent des abus de ce type.