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Les enfants sont en proie aux pédocriminels chez eux, dans leur chambre à coucher

29 % des enfants ont reçu des images sexuellement explicites sur Internet. Il est grand temps d'exiger que les gouvernements réglementent les plateformes numériques.


Pour publication immédiate

WINNIPEG (Manitoba) – Devant l'augmentation vertigineuse des signalements d’infractions commises contre les enfants sur les médias sociaux, le Centre canadien de protection de l'enfance (CCPE) lance une campagne foudroyante intitulée « Le cheval » pour attirer l’attention sur les dangers qu’Internet fait courir aux enfants en l’absence de toute réglementation.

« Nous mettons à la disposition des enfants des technologies dont les prédateurs se servent pour s’en prendre à eux. Il n’existe pas de mesures sérieuses pour les protéger comme il en existe pour les protéger hors Internet, déplore Lianna McDonald, directrice générale du CCPE. Il faut que les Canadiens – et en particulier les parents – demandent aux pouvoirs publics de réglementer les plateformes qui permettent aux pédocriminels d’entrer, pour ainsi dire, dans les chambres à coucher de nos enfants. »  

Au Canada, plus de 77 % des enfants canadiens âgés de 9 à 17 ans possèdent un téléphone intelligent1. Leurs parents voient ces appareils comme un moyen de veiller sur leurs enfants et de garder le contact avec eux. Mais ces appareils agissent aussi comme des chevaux de Troie qui, insidieusement, procurent à des pédocriminels un accès direct à leurs enfants sous leur toit, dans leur chambre à coucher et à l’école, et ce, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Les chiffres sont alarmants :

  • 29 % des enfants ont reçu des images sexuellement explicites de la part d’un adulte ou d’un inconnu sur Internet. Le plus souvent, ces images leur ont été transmises sur leur propre télé téléphone.2
  • 36 % des enfants interrogés dans le cadre d’une étude finlandaise s’étaient fait demander au moins une fois par mois de montrer ou d’envoyer des photos dénudées d’eux, tandis que 50 % avaient reçu des messages à caractère sexuel au cours de la même période.3
  • Dans une étude suédoise menée auprès d’enfants de 10 à 13 ans, 46 % des filles et 29 % des garçons s’étaient fait offrir de l’argent pour des photos dénudées, tandis que 80 % des filles et 63 % des garçons avaient reçu des photos dénudées non sollicitées.4

En dehors d’Internet, les gouvernements imposent des règles aux produits, aux entreprises et aux établissements fréquentés par des enfants, mais dans l’espace numérique, rien de tout cela n’existe. On s’en remet entièrement aux parents et c’est eux qui prennent – injustement – le blâme.

Témoignage d’une mère canadienne dont le fils s’est suicidé l’an dernier après avoir été victime de sextorsion :

« Le 19 février de l’an dernier, notre fils Daniel s’est enlevé la vie après avoir été victime d’un réseau de sextorsion organisé sur Internet. Il avait 17 ans. Chaque jour, notre famille est confrontée à ce cauchemar. Daniel n’est pas responsable de ce qui lui est arrivé.

Chaque fois que je lis un article sur la cyberviolence contre les enfants, ça revient toujours aux parents : surveillez vos enfants sur Internet et abordez les sujets difficiles avec eux. On a fait tout ça. On leur parlait chaque fois qu’on apprenait l’existence de nouveaux dangers sur Internet. Malgré nos conseils de sécurité en ligne, un escroc nigérian qui se faisait passer pour une jeune femme a forcé Danny à partager des images intimes de lui-même sur SnapChat. Ces prédateurs se sont ensuite servis de ces images pour le faire chanter. Il leur a envoyé tout ce qu’il avait dans son compte bancaire – 300 $ – dans l’espoir d’acheter la paix. Ça ne leur suffisait pas, et ils ont continué de lui réclamer de l’argent sous la menace de transmettre sa photo à tous ses proches et amis. Danny se sentait pris au piège; il avait l’impression que le criminel, c’était lui. La tragédie que nous avons vécue nous a appris avec quelle facilité les cyberterroristes ont accès à des enfants.

Nous vous demandons de bien vouloir envisager des projets de loi qui obligeront les entreprises de médias sociaux à rendre leurs produits plus sûrs pour nos enfants. Nous vous demandons de penser à Danny. »

La population est invitée à regarder la vidéo de la campagne sur le site protegeonsnosenfants.ca/lecheval et à se prononcer du même coup, par la voie d’un court sondage, sur les mesures à prendre pour protéger les enfants sur Internet.

Pour protéger les enfants où qu’ils soient, il faut que les gouvernements du monde entier obligent les entreprises de technologie à rendre des comptes. Merci à nos alliés internationaux de leur soutien à cette campagne : 5Rights Foundation, Fairplay, ECPAT Sweden, Suojellan Lapsia, Innocence in Danger Germany et Marie Collins Foundation.

  1. 1 Habilo Médias (2022). Jeunes Canadiens dans un monde branché, phase IV : La vie en ligne. https://habilomedias.ca/sites/default/files/publication-report/full/life-online-report-fr-final-11-22.pdf
  2. 2 WeProtect. (2021). Estimates of childhood exposure to online sexual harms and their risk factors: A global study of childhood experiences of 18 to 20 year olds. https://www.weprotect.org/wp-content/uploads/Estimates-of-childhood-exposure-to-online-sexual-harms-and-their-risk-factors-.pdf
  3. 3 Save the Children Finland. (2021). Grooming in the eyes of a child: A report on the experiences of children on online grooming. https://pelastakaalapset.s3.eu-west-1.amazonaws.com/main/2021/08/03151159/grooming_in_the_eyes_of_a_child_2021.pdf
  4. 4 ECPAT Suède. (2021). “Everything that is not a yes is a no”: A report about children’s everyday exposure to sexual crimes and their protective strategies. https://ecpat.se/wp-content/uploads/2023/02/ECPAT-Report-2021_Everything-that-is-not-a-yes-is-a-no.pdf
Contact médias
1 204 560-0723
communications@protegeonsnosenfants.ca

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Un mot sur le Centre canadien de protection de l’enfance : Le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) est un organisme de bienfaisance national qui se consacre à la protection personnelle de tous les enfants. Il veut réduire l’exploitation et les abus sexuels d’enfants et offre à cette fin des programmes, des services et des ressources aux familles, aux éducateurs, aux organismes de services à l’enfance et aux forces policières du Canada ainsi qu’à d’autres intervenants. Cyberaide.ca — la centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants sur Internet — relève aussi du CCPE, de même que le Projet Arachnid, une plateforme Web qui détecte les images d’abus pédosexuels connues sur le Web ordinaire et le Web clandestin et qui envoie des demandes de suppression à l’industrie.

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