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DÉCLARATION DU GROUPE PHOENIX 11 : META FAIT PASSER LES PROFITS AVANT LES ENFANTS


Pour publication immédiate

Le groupe Phoenix 11 est consterné par la décision de Meta de déployer le chiffrement de bout en bout (E2EE) sur ses plateformes en l’absence de garde-fous qui lui permettraient de continuer de remplir ses obligations en matière de signalement et de suppression des images d’abus pédosexuels.

Cela fait plus de cinq ans que nous plaidons contre le déploiement du chiffrement de bout en bout en l’absence de tels garde-fous. Meta a donc eu tout le temps voulu pour les développer, mais elle a simplement choisi de ne pas le faire.

Le groupe Phoenix 11 a émis de nombreuses mises en garde quant aux conséquences horribles et inacceptables que cette décision aurait sur les survivant·es et les enfants victimes. Au fil des ans, des organisations de protection de l'enfance, des corps de police, des chercheurs, des analystes et des universitaires du monde entier sont montés au créneau pour réaffirmer ce que nous savons déjà à grand coup d’études, de données, de rapports et de statistiques. Le déploiement du chiffrement de bout sur les plateformes de Meta sans garde-fous technologiques pour lutter contre les abus pédosexuels, l’exploitation sexuelle des enfants et les images d’abus pédosexuels empêchera les professionnels de secourir des enfants en temps réel. Cela continuera de favoriser la prolifération des images d’abus pédosexuels, dont les nôtres, qui sont des scènes de crime et qui seront désormais diffusées plus vite et plus largement que nous ne pouvons l'imaginer.

Qui dira aux enfants qui attendent d'être secourus que personne n’est à leur recherche? Qui dira aux survivant·es qu'ils devront vivre avec leur revictimisation quotidienne? Nous pensons que c’est aux dirigeants de Meta de le faire. Si les dirigeants de Meta veulent rendre ce combat plus difficile pour nous, qu’ils viennent nous le dire directement. Nous sommes prêtes à discuter avec eux.

Les dirigeants de Meta ont jugé que c’était plus simple pour eux de fermer les yeux sur le problème endémique de l’exploitation et des abus sexuels d’enfants sur leurs plateformes que de continuer d’essayer de le combattre. Ils ne pourront plus signaler ce qu’ils ne voient pas. Le problème sera invisible, pensent-ils, donc ils n’auront pas à s’en soucier.

Nous, du groupe Phoenix 11, tenons à rappeler à Meta et aux géants de la tech que nous ne disparaîtrons pas. Nous n'avons pas le choix puisque nous sommes coincées sur ces plateformes, figées dans le temps pendant les moments de torture et d'abus les plus horribles que nous avons subis. Tant que nous continuerons à souffrir aux côtés d’enfants et de bébés, tant que les entreprises laisseront ces crimes se produire sur leurs plateformes, nous continuerons à demander justice pour ces enfants, et pour nous. Nous livrerons cette bataille aussi longtemps qu'il le faudra.

Nous appelons les gouvernements et le public à nous soutenir et à agir de toute urgence. Des milliers de victimes sont identifiées chaque année dans des enquêtes en ligne déclenchées par des signalements. Des filles, des fils, des sœurs, des frères et des amis subiront des préjudices à cause de cette décision. Meta masquera des scènes d’abus pédosexuels – des scènes de crime – pour le compte de cybercriminels. Leurs plateformes deviendront un refuge pour les pédophiles.

Joignez-vous à nous pour exiger que Meta fasse passer les enfants avant les profits.

Signé,

A group of 11 survivors of child sexual abuse who have banded together to challenge inadequate responses to the prevalence of child sexual abuse images on the internet

-30-

Un mot sur le groupe Phoenix 11 : Le groupe Phoenix 11 réunit des survivantes d’abus pédosexuels enregistrés et, dans la plupart des cas, diffusés sur Internet. Ces survivantes se sont mobilisées pour dénoncer haut et fort l’inadéquation des réponses à la prolifération des images d’abus pédosexuels sur Internet.

Un mot sur le Centre canadien de protection de l’enfance : Le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) est un organisme de bienfaisance national qui se consacre à la protection personnelle de tous les enfants. Il veut réduire l’exploitation et les abus sexuels d’enfants et offre à cette fin des programmes, des services et des ressources aux familles, aux éducateurs, aux organismes de services à l’enfance et aux forces policières du Canada ainsi qu’à d’autres intervenants. Cyberaide.ca — la centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants sur Internet — relève aussi du CCPE, de même que le Projet Arachnid, une plateforme Web qui détecte les images d’abus pédosexuels connues sur le Web ordinaire et le Web clandestin et qui envoie des demandes de suppression à l’industrie.

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