Première mobilisation de survivantes pour améliorer le sort des victimes d’abus pédosexuels avec prise d’images
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Tempe (Arizona) – Pour la première fois de l’histoire, des survivantes de la pornographie juvénile venues de partout en Amérique du Nord se sont réunies la semaine dernière pour discuter des profondes répercussions de la production et de la distribution d’images d’abus pédosexuels à l’échelle mondiale. Ces survivantes, qui se dénomment « Phoenix Ten », ont échangé sur leur vécu et se sont mobilisées pour créer un puissant levier de changement.
Organisée par le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) et le National Center for Missing and Exploited Children (NCMEC), cette première rencontre a réuni 10 survivantes issues de la première génération de survivantes et de survivants d’abus pédosexuels avec prise d’images et diffusion en ligne.
« Il n’y a pas de mots pour exprimer la portée de cette première rencontre de survivantes, observe Lianna McDonald, directrice générale du CCPE. Elles ne sont plus réduites au silence. Elles veulent vraiment se mobiliser pour faire changer les choses. »
Les survivantes se sont réunies pour partager leurs expériences et lancer un mouvement pour dénoncer l’insuffisance des moyens déployés face à la prévalence des images d’abus pédosexuels sur Internet. L’un des résultats de cette retraite est la création d’un groupe d’action désireux de faire entendre la voix collective de ces victimes sur la scène internationale.
« Les survivantes et survivants d’abus pédosexuels avec prise d’images étaient réduits au silence depuis beaucoup trop longtemps, déclare Michelle DeLaune, directrice de l’exploitation du NCMEC. On se réjouit de les voir enfin se mobiliser et se donner les moyens de défendre leurs droits et les droits de tant d’autres victimes contraintes de vivre avec le traumatisme de savoir que ces images sont partout sur Internet pour toujours. »
Le CCPE a présenté des données issues de son Enquête internationale inédite auprès des survivantes et survivants. Cette enquête avait pour objectif de mieux comprendre les difficultés particulières vécues par les survivantes et survivants d’abus pédosexuels qui ont été enregistrés et, dans bien des cas, diffusés en ligne. À ce jour, 150 survivantes et survivants de nombreux pays ont fourni de précieux détails sur les torts que cette forme de violence leur cause. Les réponses obtenues dans le cadre de cette enquête ainsi que les observations des participantes de la retraite illustrent un besoin criant de services et de solutions pour mieux desservir cette population particulière.
« Rencontrer d’autres survivantes m’a permis de valider ce que je vis et m’a donné la motivation de continuer à réclamer des changements, confie l’une des participantes de la retraite. Maintenant que nous avons créé des liens et que nous avons une voix collective, j’ai la conviction que nous réussirons à changer les systèmes pour nous et pour les futures victimes. »
La portée de cet événement sans précédent transparaît dans une déclaration d’Odette, l’une des Phoenix Ten : « Nous étions victimes, nous sommes à présent Survivantes, nous serons à jamais Combattantes. Nous ne nous laisserons pas réduire au silence. »
Pour les enfants, les jeunes adultes et les victimes qui se sentent incapables de survivre, les Phoenix Ten incarnent un avenir rempli d’espoir et la promesse d’un avenir meilleur où personne n’aura à subir la honte et les abus que ces survivantes ont subis.