Les ados victimes sont largement en faveur de lois fortes et de mesures de sécurité dès la conception pour protéger les enfants sur Internet, signalant que l’action volontaire des entreprises de technologie ne suffit pas.
Expériences et perspectives des enfants sur la cyberviolence sexuelle : Pistes de réflexion en vue d’un régime canadien de sécurité en ligne
Au Canada, le nombre d’enfants victimes de cyberviolence sexuelle est alarmant.
À cette fin, le CCPE livre ici les résultats de son enquête auprès de quelque 1300 ados canadiens qui ont été victimes de cyberviolence sexuelle. Leurs réponses apportent de précieuses informations, notamment sur les applications et les plateformes en cause, la réponse des plateformes à leurs signalements et leurs motifs de non-signalement. Les victimes ont aussi été appelées à se prononcer sur l’opportunité pour le Canada de se doter d’une réglementation en matière de sécurité en ligne et à soupeser l’efficacité de diverses mesures.
La cyberviolence sexuelle contre les enfants n’est pourtant pas un corollaire inévitable de la numérisation grandissante de nos vies. Le gouvernement du Canada peut mettre en place des politiques réfléchies pour obliger les services en ligne et les entreprises de technologie à protéger les utilisateurs de leurs plateformes numériques et prévenir la cyberviolence.
Lire le rapport
Ce rapport est disponible actuellement en anglais et, plus tard cette semaine, le sera également en français.
Principales constatations et recommandations :
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Près de 9 victimes sur 10 (86 %) ont subi de la cyberviolence dans des environnements de messagerie privée.
- Recommandation : Les régimes de sécurité en ligne doivent imposer des obligations de diligence adéquates aux fonctionnalités et services de communication privés.
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Des incidents sont survenus sur de nombreuses applications et plateformes populaires; 2 victimes sur 5 (39 %) ont été victimes de violence sexuelle sur SnapchatMD.
- Recommandation : Les régimes de sécurité en ligne doivent s’appliquer à un large éventail de plateformes et prévoir une gradation d’obligations proportionnée aux facteurs de risque anticipés ou connus propres à chaque service.
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Plus de 1 victime adolescente sur 2 (52 %) a reçu une image nue ou sexuelle non désirée, et 1 victime sur 6 (17 %) a été mise en scène dans une image truquée (nue ou sexuelle).
- Recommandation : Modifier le Code criminel pour ériger en infraction la création et le partage d’images hypertruquées (nues ou sexuelles) et voir si les infractions existantes couvrent adéquatement le cyberexhibitionnisme.
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Plus de 9 victimes sur 10 estiment que le Canada devrait prendre des mesures législatives pour obliger les applications et les plateformes à prévenir la cyberviolence. La plupart d’entre elles croient aussi en l’utilité de mesures de sécurité.
- Recommandation : Le Canada devrait se doter d’un régime de sécurité en ligne exigeant que les applications et les plateformes soient conçues dans une optique de sécurité et que les enfants y bénéficient de protections renforcées.
Paramètres de l’enquête :
Le CCPE a élaboré un questionnaire et a retenu les services de Léger, une firme d’études de marché et de sondages, pour mener une enquête anonyme en ligne. Le questionnaire de l’enquête était disponible en français et en anglais. Les 1279 participants devaient répondre aux critères suivants :
- être âgés de 13 à 17 ans (inclusivement) au moment de l’enquête;
- habiter au Canada;
- avoir subi au moins une forme de cyberviolence sexuelle.
Pour obtenir des résultats représentatifs au niveau national, nous avons pondéré les données selon l’âge, le sexe et la province en fonction des données démographiques du recensement canadien de 2021.